Après une formation couture sur mesure, métier d’art dans un lycée d’Oulllins, elle passe un bac pro et enchaîne avec un CAP de tailleur chez un certain Jean-Paul Gaultier…
Là, le vif intérêt se transforme en véritable passion. S’en suit un BTS de styliste et un bon bout de chemin dans les ateliers du créateur qui a franchi avec l’énorme succès que l’on connaît le passage du prêt-à-porter à la haute couture…
Les années Gaultier
Camille sera donc à bonne école, en contact avec des professionnels de haut niveau qui lui ont transmis leur savoir-faire exceptionnel. Outre la technicité, Camille apprend à connaître les différentes matières, tissu de toutes sortes, plastique, synthétique, mais aussi le cuir, matière qui a emballé la jeune annonéenne : « Avec le cuir, c’est presque une histoire d’amour… ».
Chez Gaultier, elle aura, pendant dix ans, l’occasion de travailler pour de nombreuses célébrités. Cette expérience l’a bien entendu positivement marquée « On avait le temps de faire de la recherche dans de bonnes conditions ».
A son retour en Ardèche, elle s’accorde avec délectation, une année de création et ouvre son atelier rue César Filhol. Sa marque , Sous seing privé décline des vêtements en cuir, des corsets, de la lingerie tout comme des tailleurs ou des tenues de soirée, de cérémonie ou de mariage. Camille explique avec enthousiasme sa méthode de travail. Elle sait prendre le temps de l’échange avec sa clientèle, ce qui lui permet de bien définir l’attente, le besoin.
« Je vois ensuite le vêtement en 3D dans ma tête », confie-t-elle. Reste alors à le dessiner, puis à en commencer, un prototype sur toile et à lancer la confection qui nécessitera plusieurs essais, et six mois de travail…Le « sur mesure » permet d’obtenir une coupe toujours précise et structurée mettant en valeur aussi bien les silhouettes féminines que masculines.
- Matière, harmonie, talent...
- Images du défilé, dans la vitrine de l’atelier rue César Filhol
D’Annonay à Bucarest
Camille BALLY avoue qu’elle se plaît à subtiliser et à détourner matières et accessoires, à leur assigner un rôle ou une place inattendue. Elle les utilise de façon inventive, surprenante voire iconoclaste mais toujours harmonieuse. Elle vit pleinement cette partie création, particulièrement quand il s’agit de participer à des évènements comme l’expo « Art plus femme héroïque » qui s’est déroulée à Paris ou comme une présentation de haute couture prévue à Bucarest dans les tout prochains jours.
Camille n’a éludé aucune question portant sur son temps de travail, son organisation, la composition de sa tarification où le prix de la matière est souvent supérieur au coût de la façon.
Il lui arrive de passer des nuits entières pour terminer un travail… Mais sa passion , son enthousiasme, le plaisir gourmand avec lequel elle en parle montrent qu’elle s’accomplit dans ce qu’elle fait. Elle est devenue orfèvre dans son métier. La satisfaction et la joie de sa clientèle constitue la plus belle des récompenses.
La soirée se terminait sous des applaudissements nourris du public.
A noter que le 3 décembre prochain, Jean-Louis Vey présentera un film documentaire consacrée à Camille et à sa mère qui elle aussi exerce un métier d’art, ébéniste.
- L’excellence du cuir ...d’Annonay
- Fred, mégissier et un jeune public attentif
- Un public captivé
- Freddy et Marc des amateurs éclairés
- Camille et Astrid
- des patrons... maîtrisés