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CARNETS DE VOYAGE : NOUVELLE CALEDONIE (Fabien 2)

Travail.... et découverte

Période du 23 janvier au 2 février 2012

La semaine s’est passée plus rapidement que la dernière, j’étais un peu plus occupé en analysant un rendu de concours avec un ACO (Agent Chargé d’Opérations – c’est le titre que nous avons). Ce dernier est kanak et un de ses parents est petit chef dans un village de Lifou, l’ile la plus grande des 3 iles loyauté.

Nous avons bien sympathisé et il m’a invité dans son village…Voilà une occasion de voir le vrai visage de la Calédonie avec l’avantage d’être sur une des plus belles iles de l’archipel (pour amateur de mer claire et turquoise voir les images de Lifou sur le net). Je saisirai donc l’occasion à la venue de l’un d’entre vous pour aller passer quelques jours en tribu sur cette ile qui, soit dit en passant, est plus grande que la Martinique…

Vendredi nous avons fait un aller retour à Kone, dans le nord de l’ile, là où je serai basé d’ici un mois. Le trajet dure 3 bonnes heures sur une route assez rock’n roll. Il faut être préparé à la conduite en Nouvelle Calédonie !!!

Les paysages sont en revanche toujours aussi beaux quoique très différents de ceux de Nouméa. En effet les cocotiers laissent place à d’énormes flamboyants et d’autres arbres énormes et majestueux dont je ne rappelle plus le nom… Tout cela sur un arrière fond montagneux. La couleur verte de la végétation luxuriante et le rouge des pistes au loin se marient à la perfection…

On devine la mer au loin, le bleu du lagon étant séparé de la route par une large mangrove. Ici et là un panneau indiquant la proximité d’une tribu comme on indiquerait le nom d’un village chez nous…Un peu plus loin l’entrée d’une exploitation agricole des stockmen est identique à celle d’un ranch du Texas (on m’a dit que cela vient en réalité des Stockmen de l’Australie voisine). J’aurais bien aimé photographié ce curieux mélange mais il fallait que j’arrive rapidement à Kone-Pouembout (et oui, mon périple s’est effectué un jour de travail…). D’autres occasions se présenteront surement.

Arrivés à Pouembout, le paysage et le mode de vie sont clairement différents de ceux de Nouméa. En effet Nouméa est une très belle ville, mais c’est un petit bout de France que l’on a mis sous les cocotiers. Une ville française sous les tropiques, les mêmes panneaux indicateurs, une architecture occidentale, la structure d’une société connue. Il y a bien sûr une population locale fortement représentée, mais on ne perd pas ses repères.

A Pouembout c’est autre chose, je le définirais comme un mélange entre l’Afrique et l’Amérique profonde (plutôt côté Texas ou Colorado). La structure des villages ressemble à celle que j’ai connu à Diébougou, les kanaks palabrent sur le bord des routes et des habitations… Cà et là des maisons de type australiens, un marché typique, une école bordée de flamboyants, un leader price ( !!!), bref un drôle de mélange entre zoreilles (nous les métros), caldoches (les stockmen descendant des bagnards) et les kanaks originaires de l’ile (représentés au nord à 75%). J’oubliais les asiatiques qui sont aussi fortement représentés au nord comme à Nouméa (autour de 10 %) et qui tiennent la majorité des petits commerces.

Pour se rendre compte de la pluralité de la société calédonienne, lire « Tonton Marcel » la BD qui traite de ce sujet et disponible dans toutes les bonnes librairies !

Nous sommes arrivés sous un soleil de plomb au milieu de la journée et nous comptons beaucoup sur les alizés pour nous apporter un peu de ventilation. Ils soufflaient peu en cette mi-journée. Nous avons vu quelques terrains et habitations provisoires où nous allons demeurer le temps que notre logement définitif ne soit construit.

Mon futur responsable est quelqu’un de charmant, soucieux de bien m’accueillir et de prendre le temps de me former. Je pense que l’équipe du nord est soudée.

J’ai passé un bon moment aujourd’hui à discuter avec un collègue kanak. Il m’a confirmé ce que j’avais déjà appris par ailleurs sur la coutume ici en Nouvelle Calédonie.

La coutume est une attitude d’humilité très codifiée sur l’ile. Elle a tendance à se perdre mais demeure dans certaines tribus, notamment des tribus sensibles (demeure natale de figures comme Jean Marie Tjibaou par exemple).

La coutume consiste à l’entrée d’un village où d’une demeure kanak où l’on va pour la première fois, à faire un présent, que l’on appelle le manou. C’est un morceau de tissu de 3 m x 0,8 m que l’on plie et sur lequel on dispose un paquet de cigarettes, une boite d’allumettes et un billet, en général de 1000 F (soit 8 €). On demande à l’entrée du village la personne à qui l’on peut présenter sa coutume (en général le chef de tribu ou une personne d’un certain rang) et on pose le manou devant ce monsieur. Ensuite on se tient devant lui et on fait un petit discours sincère (on se présente, on dit où on habite, on dit qu’on est très contents d’être là et qu’on souhaiterait visiter le village…). En réponse à notre coutume, notre interlocuteur fait la contre-coutume c’est à dire qu’il parle à son tour et nous répond qu’il nous permet avec plaisir de visiter son village et nous explique certaines choses…

Il y a aussi des coutumes pour les mariages, pour les deuils… Il faut également adapter son don (le fameux billet de 1000 F) en fonction de la circonstance et de la personne que l’on a en face de nous. Par exemple si on vient à 10 pour visiter un village, peut être faudra il monter le cadeau à 3 ou 4000 F réparti sur 2 manous.

La case traditionnelle canaque est composé d’une flèche faitiere centrale qui dépasse du toit et est richement sculptée. Elle représente le chef de la tribu. Elle est ensuite entourée de poteaux qui représentent les chefs de clans. Les arbalétriers qui unissent les poteaux à la flèche faitiere symbolisent l’union des chefs de clan à leur chef de tribu.


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