Vivre en Ardèche, c’est le désir de nombreux jeunes qui arrivent par dizaine dans les années 70. Le territoire est isolé et dépeuplé par l’exode rural, l’idéal pour ces citadins en mal de nature, qui veulent désormais « faire la révolution » en travaillant la terre et en vivant en communauté. Ils ne savent pas vraiment ce qu’ils veulent mais savent surtout ce qu’ils rejettent : la société de consommation, un travail aliénant, un environnement et des aliments pollués, un carcan familial qui impose la fidélité au sein du couple…
Et les ardéchois découvrent ébahis ces « hippies », ces « bourrus », ces « utopistes », jusqu’à se sentir parfois même menacés.
Pierre Conty a créé la première communauté en 1967, dans le nord du département de l’Ardèche. À Rochebesse, la communauté vit de la vente de fromage de chèvres, de quelques arpents de terre et de vols de livraison de marchandises. La porte d’entrée annonce clairement les intentions : « Interdit aux flics et aux bourgeois », même si de nombreux communards sont issus de la petite bourgeoisie parisienne.
L’aventure des néo à Rochebesse dure jusqu’à ce que la communauté soit sous le coup d’une procédure d’expulsion.
Aux abois sur le plan financier, Pierre Conty devient agressif et réalise son dernier gros coup le 24 aout 1977. Avec deux comparses, ils braquent une agence du Crédit Agricole, dérobent 35 000 francs et dans leur fuite, Pierre Conty tue trois personnes.
Condamné par contumace, il n’a jamais été retrouvé… et « l’affaire Conty » fera dire à certains que c’est la preuve de l’échec de ces rêves de retour à la terre.