Cette rencontre s’inscrit dans le cadre d’une colloque sur la Paix organisé par Musique Espérance dont deux dirigeants résident à Champagne.
Du reste Miguel donnera un concert en l’église de Champagne le vendredi 15 à 20h30.
Le samedi 16 sera organisé à Vanosc, par la mairie , à 11h, un verre de l’amitié et de la Paix en présence de musiciens israélien et palestinien membre du quatuor pour la Paix qui sera en concert le soir même à Champagne.
Dans l’après-midi une table ronde avec des associations humanitaires se déroulera à la salle des fêtes de Champagne.
Pour revenir à la soiré de La Vanaude du 14 novembre nous vous proposons une série de"papiers" sur Lutz et Miguel... dans la rubrique actualité vous trouverez de nombreuses infos sur le magnifique parcours de Mémona dont une rue porte le nom depuis le 28 septembre 2013...
1) Lutz : un enfant balayé par la guerre
Depuis plusieurs générations la famille KRUSCHE vivait en Silésie, à l’est de l’Allemagne. Le logement des parents de Lutz est confortable, spacieux équipé du téléphone et même d’un piano. Günter, le papa, instituteur, a refusé d’adhérer au parti nazi, ce qui lui vaudra d’être envoyé sur les fronts les plus dangereux, malgré de graves blessures.
Il détestait les nazis, qu’il trouvait brutaux, bêtes et vulgaires. Plus tard il confiera à Lutz « Nous n’étions pas des résistants, parce que nous avions pris les nazis pour des guignols, qui un jour allaient disparaître, comme ils avaient surgi. Quelle erreur ! Un jour ce fut trop tard. Nous aurions dû faire attention. »
En 1945, alors que Günter est à la guerre, Elsbeth, la maman comprend qu’il lui faut quitter sa maison avec ses trois jeunes enfants. Les russes puis les polonais massacrent la population civile allemande.
Lutz a alors 6 ans. Avec la grand-mère, Elsbeth et ses enfants quittent définitivement la Silésie tant aimée.
« Ainsi, une bonne famille encore impeccablement habillée, manteaux et anoraks cachés sous la tenue du dimanche, va tomber, s’effondrer au niveau des clochards d’abord et plus bas encore au fil des semaines et des mois. Ce jour-là, nous entamons, une marche après l’autre, la descente inexorable vers le sous-sol de l’humanité : la faim, la pauvreté totale, la peur, le campement sans-abris nous attendent, la misère avec ses bras osseux largement ouverts ».
Réfugiés, en Bavière, au sud de l’Allemagne, ils ne sont pas les bienvenus, parce qu’on ne les connaît pas, ils sont pauvres et sont protestants, alors que les gens chez qui ils logent sont catholiques. Lutz et sa famille sont malheureux, ils se sentent méprisés.
Fin mars 1945 ; les américains arrivent, pour les enfants « finie la peur froide des russes, plus de bombes, plus de guerre… »
En 1946, après trois ans de séparation, la famille rejoint le papa dans le nord du pays.
Quatre ans plus tard la famille s’installe à Triberg dans la Forêt noire, région à laquelle Lutz est encore très attaché.
Texte écrit à partir du livre de Mémona HINTERMANN et Lutz KRUSCHE Quand nous étions innocents, un amour franco allemand (éditions JC Lattès 2011)
Demain : 2) Lutz : Du journalisme local à la politique internationale
- Ouvrage disponible à la bibliothèque municipale "l’élan"