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"TES LETTRES ME FONT VIVRE", par son expertise Clémentine VIDAL-NAQUET a captivé son auditoire sur la question du lien dans le couple pendant la grande guerre.

Bonne soirée de La Vanaude
Publié le lundi 2 mars 2015 par Y.B

Soirée quelque peu singulière pour Clémentine VIDAL-NAQUET qui intervint ce vendredi 27 février dans notre village où elle passa des week-ends et séjours de vacances pendant une dizaine d’années, devant des amis, devant ses parents, son époux et même devant sa petite fille...
Dans l’assistance bien fournie, nous notions la présence de membres du comité vanoscois de commémoration de 14 /18 et de Jacques Vernier qui, il y a quelques semaines, anima une soirée fort intéressante sur Jean Norton Cru, dont les travaux et la vision courageuse qu’il a portée sur ce premier conflit mondial sont reconnus par les spécialistes d’aujourd’hui.

Agrégée, docteure en histoire, Clémentine a captivé son auditoire...
... en premier lieu ses anciens voisins de Chirollet
...ses amis de la Fressange ou de Chirol

La lecture et l’analyse de très nombreux courriers de 75 couples a permis à Clémentine de comprendre les codes épistolaires.
Parfois des sous-entendus , ou de véritables stratagèmes permettaient aux soldats de communiquer des informations, par exemple sur les lieux où ils se trouvaient... malgré la censure...
"Je sais où tu es, quelle joie, je vais bien dormir":illusion d’abolir les distances...

Selon la jeune historienne, pour que le pacte épistolaire fonctionnât bien, il y avait trois exigences : la régularité, la réciprocité et la sincérité...

Même, si souvent, le soldat recommande, conseille ou ordonne, cette période difficile conduit a un renversement de statut pour l’épouse, sur les épaules de laquelle reposent beaucoup. En effet, elle devient :

* La gardienne du foyer (enfants, affaires ...)

* La gardienne du sacré (Rappel des fêtes religieuses...)

* La gardienne du temps de Paix

Il arrivait qu’une enveloppe comportât deux lettres, l’une pour l’ensemble de la famille, l’autre réservée à l’épouse.

La séparation douloureuse entraîna dans ces relations épistolaires une intensification des sentiments. Les seuils de pudeur évoluèrent...

Recevoir le courrier était vital pour le poilu : "tes lettres me font vivre...".
Quand les lettres abordaient l’ordinaire de la vie, cela agissait comme un recours face au tragique, elles permettaient de conserver la mémoire d’avant..

Les horreurs de la guerre étaient abordées, on imagine alors l’angoisse que cela pouvait provoquer.
Certaines missives relevaient du testament. Quand le retour à la maison se réalisait, il arrivait que les lendemains de guerre fussent difficiles tant la relation avait été "idéalisée"...

Cette période a engendré une nouveauté pour l’époque : l’introspection...

La soirée se conclut par un échange très riche avec le public.

Les personnes qui souhaitent prolonger cette soirée peuvent consulter les ouvrages d Clémentine Couples dans la Grande Guerre. Le tragique et l’ordinaire du lien conjugal, Paris, Belles Lettres, 2014 (cet ouvrage est disponible à la bibliothèque municipale "l’élan") et Correspondances conjugales 1914-1918. Dans l’intimité de la Grande Guerre, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins », 2014.

Merci à Clémentine d’avoir bien voulu nous faire partager son savoir encyclopédique et surtout sa passion pour ce sujet du lien conjugal pendant la grande guerre...

Echange riche avec le public
Ce livre de Clémentine est disponible ...
...à la bibliothèque municipale "l’Elan"

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